20/10/2022

Blockchain et écologie :

Une relation durable ?

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« Le vent n’a pas de mains, et pourtant il secoue les arbres. »
Proverbe Coréen
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✍️ Alex

👀 Mes articles

Blockchain-écologie : contextualisation

Selon l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), les cryptoactifs sont « des actifs numériques virtuels qui reposent sur la technologie de la blockchain à travers un registre décentralisé et un protocole informatique crypté. » (Source)

Les cryptoactifs peuvent être : des cryptomonnaies, une collection de NFT (Cf ici) ou encore des services financiers décentralisés. Leur dénominateur commun ? La blockchain qui garantit la traçabilité des transactions, la sécurité, la transparence, la désintermédiation.

Pourquoi considère-t-on la blockchain comme étant polluante ? La réponse est simple : elle consomme de l’électricité.


Explication/ « Reminder » (pour les intimes) :

La blockchain est une chaîne de blocs. Cette formation de blocs est le résultat d’une suite de calculs mathématiques que des mineurs effectuent contre rémunération.

Et c’est grâce à ces multitudes de calculs / de blocs / de mineurs qu’on garantit fiabilité et sécurité des transactions.

Pour enregistrer des transactions de cryptomonnaies par exemple, il faut beaucoup : d’ordinateurs, de serveurs, de cartes graphiques (…) et donc d’électricité. (Source)

Actuellement, la blockchain la plus connue est le réseau Bitcoin (avec sa devise numérique, le BTC).

Depuis sa création, le Bitcoin est la cryptomonnaie principale. En janvier dernier, elle représentait presque 40% de la capitalisation boursière de tout l’écosystème. (Source) La deuxième est le réseau Ethereum.

Alerte info 🚀

Une seule transaction en Bitcoin équivaut à un visionnage de 170 000 heures de vidéos sur YouTube (Source). Les experts du domaine ont estimé l’ensemble de l’activité de minage à 0,45% de la production mondiale d’électricité (Source), soit plus qu’un pays comme les Philippines.

Si on parle d’Ethereum (première génération), la consommation annuelle d'électricité de sa cryptomonnaie est presque égale à celle de la Finlande. (Source)

Mais si la technologie blockchain est si énergivore, pourquoi te parle-t-on de sa relation avec l’écologie ?

Quelle réalité ?

A priori donc, la blockchain consomme. Est-ce une affirmation raccourcie ou une réalité ?

On t’explique tout.

Idée reçue numéro 1 : l’énergie utilisée par la blockchain émet du CO2 

En réalité :

💡 L’électricité est produite via les énergies fossiles et renouvelables

Je cite Renaud Lifchitz, expert en cybersécurité chez Holiseum et spécialiste en cryptomonnaies : « 70 % de l’énergie utilisée par les blockchains est non carbonée et en bonne partie renouvelable donc quasiment non polluante. » (Source)

A noter : ce chiffre est en hausse de 6 % d’une année sur l’autre. (Source)

Plus concrètement, les mineurs se nourrissent à 70% de l’énergie renouvelable (soleil, eau) et/ou du surplus d’énergie non utilisé dans les centrales d’énergies fossiles, soit gaz, pétrole, charbon. (Source)

L’avantage pour le mineur ? C’est moins coûteux que d’utiliser des énergies déjà existantes.

L’avantage pour la planète ? Éviter le gaspillage d’une électricité qui ne pouvait pas être stockée par ailleurs. Sinon ces gaz seraient brûlés dans l’atmosphère en continu… Autant leur apporter une seconde vie !

⚠️ Alerte point culture 🚀

Fin 2021, au Kazakhstan : disposant d’importantes réserves de charbon, les mineurs de cryptomonnaies profitent de l’excédent des capacités de production d’électricité du pays. Jusqu’à ce que le Kazakhstan devienne le 2e pays qui mine le plus, après les Etats-Unis (Source). Conséquences : coupures d’électricité, émeutes, puis interdiction de minage. (Source)

💡 La production de l’électricité est optimisée

La consommation électrique d’une blockchain ne dépend pas du nombre de transactions émises. Pour en valider 1 ou même 3 000 = un mineur a besoin d’absorber la même quantité d’électricité. (Source)

Idée reçue numéro 2 : toutes les blockchains sont polluantes

Les réseaux de blockchain sont multiples. Le réseau qui mine la plupart des cryptos que l’on connaît s’appelle le Proof Of Work (ou PoW de son acronyme plus barbare).

Le système du proof of work permet au mineur le plus rapide de valider une transaction (et d’être récompensé). Bémol ? Qui dit rapidité dit plus grande consommation d’électricité.

Fort heureusement, les technologies se suivent, se multiplient, mais ne se ressemblent pas.

💡 L’espoir d’une consommation d’électricité plus mesurée et responsable

Comme l’indique Hugues Ferreboeuf du Shift Project : « Certains protocoles alternatifs, comme le Proof-of-Stake (PoS) permettent de réduire cette consommation de 1 à 2 ordres de grandeur. » 

Le PoS consomme entre 0.0003 et 0.01 kwatts/heure par transaction, soit l’équivalent d’une recherche internet. Contre 707 kwatts/heure par transaction pour le PoW du Bitcoin. (Source)

Moins coûteuse en énergie, la technologie PoS permet l’utilisation de son propre capital pour sécuriser et valider les transactions.

Rappelle-toi dans notre newsletter du 15 septembre dernier, nous te parlions de The Merge/Ethereum 2.0 (ici), soit le passage du PoW au PoS du réseau Ethereum qui vise à faire des économies d’énergie.

Utilisant ce même procédé, le réseau Tezos est considéré comme l’un des plus écoresponsables. Avec son protocole de Liquid Proof of Stake (LPoS), les projets ont pour ambition de respecter les problématiques environnementales. (Source)

💡 D’autres blockchains plus engagées en faveur de l’environnement 

Moins connue, la « very » économe Proof of Stake Authority (PoSA) qu’utilise la Binance Smart Chain ne permet la validation des transactions qu’à un nombre très restreint de valideurs, soit 21 nœuds de validations pour être tout à fait précise. (Source)

Un autre projet open source qui fait beaucoup parler de lui : la blockchain de Solana. Le protocole utilisé est le Proof of History (PoH) qui garantit la vitesse de transaction, optimise la consommation énergétique, et conserve la notion de décentralisation. (Source)

Enfin, Polygon réduit également l’empreinte écologique. (Source)

Les acteurs blockchain sont donc conscients des enjeux contemporains liés à la crise écologique que nous traversons et tentent, à leur échelle, de se développer plus intelligemment pour réduire leur impact carbone.

La technologie blockchain : un éventuel appui face à l’urgence climatique ?

Codirecteur Blockchain et Cryptos pour KPMG, Alexandre Stachtchenko publie début 2022 un article dans lequel il affirme : « le Bitcoin est une chance pour la transition écologique. » (Source)

Dès lors, comment la blockchain peut-elle être utilisée pour soutenir des pratiques durables ?

💡 Minage de cryptomonnaies comme un atout chauffant #écolo

Le Canada donne raison à Alexandre Stachtchenko avec le projet Mintgreen. L’entreprise choisit de réutiliser la chaleur émise par les calculs des mineurs comme solution de chauffage. Comment ? En plongeant les ordinateurs dans des cuves de liquide refroidissant qui absorbent la chaleur. Cette chaleur est ensuite réinjectée dans les chaudières connectées au système énergétique de la ville.

Résultat : 96% de la chaleur des systèmes informatiques utilisés vont produire de l’eau chaude, et toute la ville de North Vancouver s’alimente ! Selon l’entreprise : cela évite l’émission de 20 000 tonnes de gaz à effet de serre. (Source)

💡 Décentralisation et transparence #recyclage

La décentralisation et la transparence des données qu’offre la blockchain  permettent de traquer l’impact des projets en temps réel.

Un grand nombre d'applications prouve l’utilité de la blockchain face aux enjeux environnementaux.

3 exemples à l’appui :

#1. WePower

Finance et échange de l'énergie provenant de sources renouvelables. La plateforme unit les fabricants et les acheteurs d'énergie et permet des ventes aux enchères. Le producteur d’énergie libère des actifs tokenisés, et les acheteurs peuvent faire des offres en indiquant le volume et le prix souhaités !

#2. Plastic Bank 

Application qui permet à toute personne d'investir dans des Social Plastic Collection Credits (SPCC), soit des actifs qui financent les salaires des collecteurs de plastique dans l'océan. Grâce à la blockchain, l'entreprise crée une chaîne d'approvisionnement transparente et offre aux utilisateurs la possibilité de suivre l'impact du projet en temps réel.

#3. FoodTrax

Application qui trace les aliments de leur lieu d’origine jusqu’aux étagères d’un supermarché. Zéro gaspillage +  totale transparence de la supply chain !

💡 Promotion de la green finance #MèreNature

La finance verte combine protection de l'environnement et bénéfices économiques. 💪

Plusieurs cryptomonnaies se sont ainsi engagées dans des causes environnementales, tel que planter un arbre pour chaque token miné.

C’est la promesse de Merit, la blockchain cryptopionnière du « world friendly. » (Source) En minant leurs cryptomonnaies, tu peux soutenir l’implantation d’arbres en Amazonie, Lituanie ou au Portugal, par exemple.

Binance Charity est le projet le plus ambitieux de plantations d'arbres à ce jour. Objectif ? Planter 10 millions d'arbres à travers le monde. (Source)

D’autres acteurs s’engagent également comme les jeux de « Move to Earn » qui récompense ses utilisateurs en cryptomonnaies lorsque tu marches vs lorsque tu prends ta voiture.

Tu as ensuite la possibilité de transformer les cryptos gagnées en dons aux associations luttant contre la pollution. (Source)

Et demain ?

Quand on évoque la blockchain, bon nombre d’entre nous s'arrêtent aux cryptomonnaies. Or, il s’agit d’une technologie qui a comme objectif de sécuriser toutes les données de manière transparente et décentralisée.

Chaîne d’approvisionnement, recyclage, antigaspillage (…) les domaines d'applications possibles de la blockchain sont de plus en plus nombreux.

Et demain, cher Wagmi Gang : les Nations du monde entier utiliseront-elles cette technologie comme outil de mesure pour améliorer nos pratiques écologiques ? Pourrons-nous traquer l’émission de gaz à effet de serre selon les industries grâce à la blockchain ? Comment, enfin, sera-t-elle intégrée sur les plans étatique, scientifique et politique pour appréhender l’urgence climatique ?

Cher Wagmi Gang, notre rendez-vous décryptage touche à sa fin mais on se retrouve dès demain pour le Wagmi Talk de la semaine avec un nouveau Wagmi Doer !

Passe une belle journée, et n’oublie pas à ton échelle, de faire attention à ta consommation énergétique (encore plus vu le contexte géopolitique) !

Khaoula & Alex 💛

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