08/12/2022

Web 3 et cinéma :

une nouvelle ère pour le 7ème art ?

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« Le cinéma, c'est l'art de sculpter le temps. »
Andreï Tarkovski
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✍️ Alex

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👋 Cher Wagmi Gang,

Bienvenue dans ton rendez-vous décryptage.

Depuis ton adhésion au Wagmi Gang, tu as pu être témoin du chemin que le web 3 se fraye au sein de diverses industries : musique, luxe, santé, gaming, sport, par exemple (…).

Aujourd’hui, on s’attaque au web 3 et son impact sur le 7ème art.

En septembre 2022, les chiffres du Centre national du cinéma (CNC) sont sans appel : 7,38 millions de spectateurs enregistrés, soit le mois le plus faible depuis 1980 (hors pandémie).

La baisse de la fréquentation couplée à la hausse record des abonnements sur les plateformes de streaming, vient compromettre le système de financement des œuvres cinématographiques en France.

Du coup, 90% des sociétés de divertissement européennes et américaines recensées étudient actuellement les opportunités générées par le web 3 (Source).

Alors pourquoi l’industrie cinématographique s’intéresse-t-elle au web 3 ? Le financement du cinéma français doit-il changer ? Quelles opportunités offre le web 3 pour la réalisation de films aussi bien côtés producteurs, qu’artistes et même grand public ? 

Tic/Tac : ton temps de lecture, environ 7 minutes.

Le 7ème art : quelle place occupe-t-il aujourd’hui ?

Depuis 2020, à l’international comme en France, les salles de cinéma peinent à sortir la tête de l’eau.

En 2021 : on compte plus de 7 millions d’entrées pour les salles françaises, soit 35% de moins qu’en 2019 (Source), avec une tendance à la hausse pour les films américains (Source).

On note également 30% de baisse de fréquentation dans les salles de cinéma américaines en 2022, avec un chiffre d’affaire de 7,9 milliards de $ contre 11,4 avant la crise (Source).

  • Notons que la pandémie a accéléré le virage vers les plateformes de streaming web 2. Cela impacte la fréquentation des salles puisque certaines plateformes ne sortent plus leurs films au cinéma mais… Uniquement en ligne. En 2021 : Netflix reste le grand winner, avec 68% de parts de marché, contre 12% pour Canal+, 11% pour Amazon et 5% pour Disney (Source).

Une question nous titille : quelles problématiques soulève cette baisse des entrées dans les salles de cinéma français ?

🎬 Constat n°1 :  la taxe de la CNC (servant notamment à financer les phases préliminaires de la production d’un film) est plus faible.

 « Depuis la pandémie, peu de salles de cinéma sont ouvertes, les ventes sont moindres, » indique le spécialiste de l’économie du cinéma Frédéric Gimello-Mesplomb.

Pour info, lorsque l’on achète une place de cinéma, près de 11% du prix est redistribué au CNC (Centre National du Cinéma).

Il s’agit d’une taxe qui sert d’aide au financement de nouveaux films français (Source). C’est mathématique : moins d’entrées = moins d’aide financière = moins de production de nouveaux films (…).

Toujours d’après le spécialiste, puisqu’ « il y a moins de ressources pour les producteurs pour mettre en forme de nouveaux films […] on est bien obligé de trouver de l’argent ailleurs. »

🎬 Constat n°2 : les acteurs du cinéma français ne sont pas à l’écoute des attentes du public. 

Il y a quelques semaines (rappelle-toi ici), nous t’avons partagé le portrait d’un Wagmi Doer expert du 7ème art, Joël Girod, directeur général et cofondateur de la DCF (La Diversité du Cinéma Français).

Il nous révélait alors qu’à la sortie de la crise sanitaire, en 2021, seuls trois films français étaient placés au top 10 des sorties en salles de cinéma. Il ne s’agissait pas de films d’auteurs mais de comédies.

Bien souvent, le succès d’un film (récompenses, aides) est décidé par l’élite de la profession, indépendamment de ce que le public souhaite voir en grand écran. Et cela balaye d’un revers de main le savoir-faire des (petites) productions indépendantes.

Avec ces chiffres, on constate que le modèle classique (et historique) du financement du cinéma français ne marche plus.

Tu auras compris notre transition : c’est maintenant qu’intervient le web 3.

Web 3 et cinéma : comment se matérialise cette nouvelle collaboration ?

Le web 3 se propose d’être le catalyseur de nouveaux moyens de financement, via les crypto-actifs, permettant au public de pouvoir émettre son avis, et même d’investir via des NFT.

Tu te demandes comment la communauté cinéphile peut-elle avoir une voix, et participer au financement d’une œuvre ?

 ➡ 4 leviers d’actions :

1. La cryptomonnaie (reminder #

Créée en 2021, la pionnière des cryptos du cinoche est Flix.

Elle réunit producteurs de films et investisseurs sur un Discord privé, afin d’aider aux décisions créatives.

Flix utilise 75 % des fonds du portefeuille du film pour la production et les 25 % restants pour le marketing et la publicité.

Aux Etats-Unis, la plateforme Mogul Production permet de financer des films via son token $STARS. Il relie créateurs, cinéphiles et investisseurs dans un seul espace, afin de s’assurer que chacun donne sa voix pour réaliser les meilleurs films.

En France, c’est la DCF qui lance en premier sa propre cryptomonnaie, à destination de tous les aficionados du grand écran.

Son objectif ? Réunir une communauté cinéphile et variée autour de projets audiovisuels qui verront le jour grâce à leur soutien. Tout en leur permettant de participer activement aux créations : voter pour le nom d’un personnage, choisir l’affiche officielle, avoir son nom dans le générique de fin, assister aux coulisses des films, par exemple (…).

2. Les NFT (reminder #ici)

« J’ai l’intime conviction que demain, les films vont rassembler l’ensemble des éléments qui les constituent sous forme de NFT » nous révèle Sarah Lelouch, fondatrice de la DCF, et invitée du Wagmi Talk dispo ici.

Les cinéastes américains commencent déjà à investir dans le web 3. On peut te citer quelques films vendus en tant que NFT :

  • Zero Contact, avec le célèbre Anthony Hopkins ;
  • Killroy Was Here, film d’horreur du réalisateur culte Kevin Smith, disponible seulement en acquérant sa collection NFT et en attribuant par la même occasion certains droits de propriété intellectuelle.
  • Via OpenSea, Tarantino créé sept NFT basés sur son film légendaire Pulp Fiction, mis aux enchères. Le principe : 1 NFT = 1 contenu bonus (les pages de scripts originales, commentaires du réalisateur, anecdotes et scènes coupées).
  • Plus récemment, Martin Scorsese et son producteur exécutif Niels Juul, lancent NFT Studios, dont les projets seront financés par des NFT.
  • D’autres initiatives sont lancées par de gros studios américains, comme Warner Bros qui s’unit à la plate-forme Nifty’s à l’occasion de la sortie du 4e opus de The Matrix. 100 000 avatars sont mis en vente sous forme de NFT, à 50 $ le jeton.

3. Le metaverse (reminder par ici)

Après les concerts, les défilés de mode ou encore les événements artistiques, le metaverse s’attaque maintenant à l’expérience cinématographique.

Côté distributeur, le groupe audiovisuel français Mediawan lance bientôt son premier metaverse 100% consacré au cinéma : Metawan. « Avec le lancement de Metawan, une nouvelle ère virtuelle voit le jour et avec elle, une occasion d’accompagner les transformations inhérentes au métier de distributeur » explique le groupe.

Dans un contexte international en pleines mutations, Mediawan dynamise son offre en utilisant le web 3 comme levier de monétisation de ses programmes. A date, pas de films proposés au sein du metaverse mais le choix d’être plongé dans un des cinq espaces de son choix – qui (« by the way ») correspondent aux différents genres du catalogue : documentaire, fiction (territoires francophones et internationaux), divertissement et animation.

4. Les DAO (reminder #ici) : 

Decentralized Pictures est le pionnier du nouveau modèle de financement de films : une DAO (organisation autonome décentralisée : tu es lost, tu as zappé, fresh update ici) qui demande aux membres de sa communauté de voter sur le pitch du film qui devrait recevoir des fonds (Source).

Si le film est un succès, une partie de ses bénéfices reviendra à la DAO pour financer de futurs projets. Fondée par le réalisateur-scénariste-producteur Roman Coppola, et épaulé par son père Francis Ford Coppola, l’organisation a déjà reçu une subvention de 300 000 $ du réalisateur d'« Ocean's Eleven », Steven Soderbergh (Source).

#Use case : zoom sur Klapcoin, première initiative française

Le Klapcoin est né de l’initiative impulsée par les fondateurs de la DCF : Sarah Lelouch, Joël Girod et Fabien Berger.

Elle permet aux professionnels du cinéma de diversifier leurs investissements, et au public de participer au développement d’œuvres audiovisuelles. 

Le but ? Atteindre 2 millions d’euros de financement.

  • Quel est le concept ?

La DCF propose trois types d’investissement :

  • Le stablecoin Klapcoin : une monnaie numérique stable

(Non volatile et sans fluctuations) permet d’investir dans Les Pellicules pour financer le développement d’œuvres cinématographiques. 1€ = 10 Klapcoin.

  • Le token de gouvernance LUX qui permet d’immobiliser ses investissements en Klapcoin dans Les Pellicules finançant les œuvres. Plus on en a, plus on ouvre l’accès à des récompenses : votes, tickets pour l’avant-première, rencontre avec les équipes et en coulisses, mention spéciale dans le générique de fin (…).
  • Les pellicules ou la levée de fonds sous forme d’ICO (ici pour te rappeler du Initial Coin Offering). Cette levée de fonds rend possible la récupération des monnaies fiat (en euro ou en dollar) rémunérant ainsi les producteurs et scénaristes durant la phase de préproduction. Et tu t’en doutes, motivation et détermination sont au RDV pour les créateurs ! Si le projet est ensuite financièrement soutenu à travers la cryptomonnaie, il sera vendu aux sociétés de production.
  1. Comment ça marche ?

Étape 1 : Toi, moi, ta voisine ou un auteur expérimenté peut déposer son projet sur le site de la DCF. C’est ouvert à toutes et à tous.

Étape 2 : la DCF retient les projets les plus prometteurs. Cette année, 8 films ont été sélectionnés par le jury sur 150.

Étape 3 : la DCF soumet les films retenus à un comité de sélection, présidé par l’actrice Julie Gayet, sous le parrainage du réalisateur Claude Lelouch. Cette année, le comité sélectionne 2 films qui auront le plus de chance de toucher le grand public.

#Who is le comité ?

Il s’agit d’un panel de personnalités issues de la profession audiovisuelle : agents, comédiennes et comédiens, producteurs-trices ou scénaristes (…).

On y retrouve notamment l’actrice Elsa Zylberstein, l’auteure Valérie Pérrin, le comédien Kev Adams ou encore le rappeur et acteur Fianso. Une belle palette de professionnels d’univers, d’âges, et de genres différents.

Etape 4 : On débute l’opération ICO, soit La Pellicule « Frères Lumière. » Les investisseurs en possession de Klapcoins seront en capacité de miser sur un catalogue de films retenus. En retour, ils auront des LUX, qui leur permettront d’obtenir des récompenses + des tickets, tous deux correspondants à la part de l’investissement initial.

#What is La Pellicule : l’ICO « Frères Lumière », ouverte jusqu’au 31 mars 2023, permet de soutenir les projets retenus par le comité de soutien.

Etape 5 : Dernière étape ! Dès que la période de développement est finalisée, la DCF revend le projet à une société de production. Le film continuera son processus de financement, et le détenteur de Klapcoin obtiendra alors son retour sur investissement (ou ROI pour les marketeurs nés).

  1. Quels projets retenus ?

L’ICO « Frères Lumière » propose un catalogue (encore en construction) de 2 œuvres cinématographiques.

1er projet : « Celle qui n’avait pas vu Friends » , écrit et réalisé par Charlotte Gabris

Récompensée de multiples fois, à l’international et en France, cette courte comédie a été proposée à la DCF sous forme de long métrage. Parmi 3 autres projets, c’est celui-ci qui a été préféré par la communauté sur Discord, ainsi que par les festivaliers du Montpellier Stream Show, en septembre dernier.

2e projet : « Entre ses poings », écrit par Olivier Biercewicz, réalisé par Julien Seri et porté par la société de production Typic Production.

Ce film, drame action sous le thème de la MMA, a été choisi par le comité de sélection, mi-novembre 2022.

  1. Quels avantages à utiliser le web 3 ?

🎥 Côté artistes :

i) Rémunérer un dur labeur 

On te l’a dit plus haut, les investisseurs soutiendront les phases préliminaires de la création de films : écriture du scénario, casting, décor et matériel (…). En résumé, tout ce qui peut servir dans la phase de préproduction d’un film.

ii) Donner leurs chance aux jeunes talents 

La DCF souhaite offrir aux novices un accompagnement complet afin de faire un film réussi : du comité de lecture au « network », en passant par la phase de développement du script, et l’opportunité de visibilité auprès du public cinéphile.

🎥 Coté public :

i) Mettre en avant la volonté du public 

Le nombre de Klapcoin investit reflète la volonté du public à soutenir une œuvre/ou pas. L’objectif ? Que le public se sente inclus dans le processus de décision. Ainsi, le spectateur devient investisseur-acteur, et entretiendra une relation privilégiée avec l’équipe qu’il épaule. 

ii) Encourager la diversité 

L’objectif de la DCF est de permettre au grand public de soutenir l’audiovisuel sous toutes ses formes. Qu’il s’agisse de comédies, drames, thrillers, documentaires, séries, fictions ou séries.

iii) Démocratiser l’accès à l’investissement cryptographique 

En France, investir dans un film est normalement réservé à une certaine élite. Dès avril dernier, ce type d’investissement en devient facilité, puisqu’accessible dès 1€.

iv) Sécuriser des avoirs cryptographiques

L’investissement se fait sur l’ensemble du catalogue de films d’une Pellicule = diversification du portefeuille = redistribution des bénéfices occasionnés par la sortie de chaque film au cinéma. Ça a pris de la valeur ? Un investisseur pourra revendre sa part.

NB : Wagmi Trends ne fait aucunement de conseil en investissement financier hein

En somme, trois objectifs majeurs ressortent du lancement du Klapcoin : 

  1. permettre aux professionnels du cinéma de faire face à la baisse des rémunérations de la phase de développement ;
  2. faire entendre la voix du grand public
  3. enfin, reconnecter tous les acteurs du 7ème art together : artistes, producteurs, scénaristes, public.

Et demain ?

Côté cinéma français, nous n’en sommes qu’aux balbutiements de l’exploitation des opportunités qu’offre le web 3.

La DCF, pionnière dans les synergies web 3 - cinéma, œuvre pour un nouveau souffle dans le financement du cinéma français.

Et demain, cher Wagmi Gang, penses-tu que les NFT, tokens et autres DAO pourront investir dans les productions cinématographiques ? Qu’en sera-t-il des droits d’auteur et des enjeux de propriété intellectuelle ? Enfin, qu’adviendra-t-il des distributeurs : souhaiteront-ils détenir la majorité des parts afin de conserver la mainmise sur les projets ?

Tu l’as compris, ce décryptage touche à sa fin. N’hésite pas à nous faire part de ton avis, de tes feedbacks, de tes suggestions (…).

En attendant, suis-nous sur nos réseaux pour ne rien manquer à toutes nos actus !

Khaoula & Alex 💛

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Sarah Lelouch - Founder @La DCF by Watch’us