Etienne Hermite
CEO Unikbase
🤘Hello le Wagmi Gang,
Au menu du portrait du jour, on se penche sur les jumeaux numériques. Et pas n’importe lesquels : les doubles numériques d’objets de collection.
Unikbase a été créé en 2022 par des professionnels du retail art, de la logistique, et de la mode, bref un savant mélange de genres. Son objectif ? Créer un double numérique unique et infalsifiable des objets de valeur, pour tracer, protéger, valoriser et échanger en toute confiance. Mais qu’est-ce que les jumeaux numériques au juste ? Qui est à l’origine de ce projet ? Et quelles perspectives pour les collectionneurs, et plus globalement pour les gens ?
On continue notre exploration des transformations numériques !
Bonne lecture ! 😘
Bonjour Etienne, pourrais-tu stp te présenter ?
Cela fait 25 ans que je travaille. Je suis diplômé d’HEC.
La première partie de mon parcours professionnel s’est déroulée au sein de cabinet de conseil en stratégies organisations et management puis dans différentes boîtes, côté direction stratégique notamment à la FNAC et au sein d’entreprises de locations de voitures.
En temps deux, j’ai basculé dans la tech en partant de la location de voiture. Chez Avis, j’ai commencé à introduire de la tech dans les services.
Nicolas, même question, peux-tu stp te présenter ?
J’ai fait l’essentiel de ma carrière en Angleterre puis en Californie à l’excom de grands groupes de retail mode.
En 2017 j’ai participé comme business angel à l’aventure Voyager Digital, un exchange crypto américain, devenu en 4 ans le 3ème exchange crypto US, IPO, 4 milliards de dollars de market cap… avant de subir de plein fouet l’évaporation du hedge fund singapourien Three Arrows chez qui nous étions surinvestis.
Il y 2 ans, je suis revenu en France et me suis consacré essentiellement à l’investissement dans le Web3 : j’ai monté mon propre fonds de VC (W3i.fund) avec Tim Stevenson et Gonzague de la Tournelle.
J’ai croisé le chemin d’Etienne, brillant, à qui j’apporte modestement ma bonne connaissance de l’écosystème US et EU pour y accélérer le déploiement d’Unikbase.
On revient à toi Etienne : pourquoi t’es-tu intéressé au web 3 ?
En 2021, j’ai commencé à chercher un nouveau projet. En parallèle, je m’intéressais aux cryptos depuis 2016/2017et essayais de comprendre ce truc opaque pour ne pas dire obscur, et surtout, comment ça marchait, quel était le sous-jacent technique et philosophique. Progressivement, je suis rentré dans une compréhension plus fine de tous ces systèmes décentralisés.
En 2022, je cherchais à développer un nouveau projet à la frontière de 2 choses i) cryptos/blockchain ii) le service puisque j’ai toujours été dans des services qui impactent la vie réelle des gens notamment via mon expertise dans l’industrie du transport.
Mon angle serait d’améliorer le monde physique et réel via la blockchain. Puis, j’ai fait de nombreuses rencontres, et Unikbase a germé.
Raconte-nous Unikbase : genèse, objectifs et vision du projet ?
En discutant avec des professionnels issus du monde de la logistique et des œuvres d’art, j’ai vite compris qu’il y avait une quantité phénoménale d’objets de grande valeur qui passaient entre leurs mains. Alors hormis les transporter, pourquoi ne pas en faire quelque chose dans le digital ?
Ces objets n’existent que dans le monde physique mais n’ont aucune existence digitale.
Le cœur de notre mission, c’est de créer un lien vérifiable et inaltérable entre un jeton unique et un objet physique, également unique.
Nous sommes convaincus qu’à long terme une partie importante du monde physique aura une transposition dans le monde digital, et cela se fera pour un certain nombre de raisons. D’une part, le digital est le moyen le plus simple et pérenne de conserver une trace de l’histoire des choses. D’autre part, et demain, les expériences digitales se développeront, et nous souhaiterons retrouver des éléments de la vie réelle dans le monde digital.
On s’est dit qu’il fallait créer un double d’un projet physique mais unique sur le plan digital. Attention, l’idée n’est pas de créer un NFT que l’on vend sur OpenSea.
L’idée est de créer un double numérique avec une vraie perspective servicielle, à savoir :
- augmenter la protection et la traçabilité de l’objet physique
A cet effet, on a développé une technologie de marquage pour encapsuler et s’assurer que le jeton numérique est bien le seul à posséder l’objet physique.
- servir de supports pour des services réels via le double numérique :
On développe aussi une offre d’assurance à travers ce double numérique
- projeter son objet dans le metaverse
Avec des objets du monde physique qu’on a envie d’emmener dans le monde numérique et qui sont liés à ma vie physique et réelle.
Comment crée-t-on ces doubles numériques ?
Via de l’encre au microscope : on raccorde le jumeau numérique à l’objet physique.
Avec l’application, tu prends l’objet en photo puis tu le scannes en 3D ; il viendra alors se loger dans le jumeau numérique. Ensuite, tu auras la possibilité de rassembler toutes les informations utiles.
Tout sera ensuite hébergé sur la blockchain : quand je vends mon objet à quelqu’un, je vends aussi mon jumeau numérique. Le token n’a pas de valeur en soi, ce n’est pas un NFT que tu peux monétiser.
Pourquoi vous ne voulez pas dissocier le jumeau numérique ?
Car le double numérique, c’est le serviteur digital de l’objet physique, il est là pour servir l’objet du monde physique.
Tu peux très bien faire de ton objet physique un NFT mais ce n’est pas ce double-là.
Qui sont vos clients ?
On s’adresse principalement à des galeries, des maisons de ventes, des marketplaces... C’est très intéressant pour le domaine B2B car tu auras de nombreuses informations sur l’objet ; infos qui seront vérifiables, auditables sans aucune forme d’altération.
La vie digitale de l’objet physique commence ce jour-là.
2030 : Unikbase ça ressemble à quoi ?
Dans un futur proche, tout objet aura son passeport digital.
Unikbase sera une solution de référence et reconnue qui aura su créer un véritable lien de confiance quant aux échanges d’objets de valeur et qui sera largement utilisé par les collectionneurs et les plateformes de transactions.
Ce sera un label de confiance à part entière.
Que dis-tu des critiques vis-à-vis du web 3 ?
Ils ont raison car dans l’usage et l’expérience web 3, ça ne va pas.
Si je prends l’exemple de Metamask, sincèrement, j’ai moi-même peur d’y envoyer des NFT.
En 1999, sur internet quand je devais rentrer mes infos bancaires je n’étais pas vraiment à l’aise non plus.
Le web 3 ce ne sont que des cas d’usage, et je suis surpris par l’intérêt des acteurs web 2 qui suivent de près la blockchain comme infrastructure de supports.
On passe aux questions POP : quel est ton bouquin de chevet ?
Les frères Karamazov.
Ton Film culte ?
Tandem de Patrice Leconte.
Ta série crush ?
Le Prisonnier.
