Grégory Monfort
CEO d’Ace Good

🤘Hello le Wagmi Gang,
Cette semaine nous avons fait la connaissance de Grégory, fondateur d’Ace Good, qui met à disposition des solutions Blockchain pour les secteurs de l’art, de la culture et de l’évènementiel.
Après avoir côtoyé le monde du hip hop, du rap, de la musique et plus globalement des artistes, Grégory s’est concentré sur les cas d’usage, les utilités et les opportunités que la blockchain offre.
Plonge dans ce nouveau portrait qui te fera mieux appréhender et comprendre les nouveaux enjeux de monétisation pour les artistes portés par la blockchain sur fond d’un cas d’usage concret : le cofinancement d’un film #ATOMAN.
Bonne lecture ! 🧡
Bonjour Grégory, peux-tu stp te présenter ?
Je suis français, et suis né à Pau.
J’ai fait du théâtre pendant près de 15 ans, notamment de l’impro puis j’ai été auteur de pièces de théâtre et me suis lancé dans l’écriture de textes de musique, notamment le rap.
Entre 2009 et 2020, j’étais une sorte d’activiste dans le milieu hip hop et ai animé des réseau d’artistes pendant un moment.
Depuis 2013, je vis à Liège, en Belgique.
Pourquoi es-tu entré dans le web 3 ? Et quels sont tes sujets de prédilection ?
J’ai découvert le projet SelfBar en 2019 via la blockchain.
On a alors réalisé une ICO ; je me suis alors familiarisé avec ce mode de financement. J’ai rapidement pensé que c’était un bon moyen pour financer les œuvres des artistes avec lesquels j’étais en relation.
Qu’est-ce qui t’a fait finalement précipité du monde artistique traditionnel à un monde plus technologique ?
Il y a eu 2 choses.
D’une part, je suis entré dans le milieu du hip hop, qui est, à la base, un monde uni et de tolérance.
Dans ce milieu, les personnes sont initialement animées par de bonnes intentions, et c’est très facile d’être aligné notamment autour de valeurs positives communes.
Mais quand l’argent et l’ego entrent en ligne de compte, alors tout s’effondre ; ce n’est pas immuable. J’ai été arnaqué ou trahi plusieurs fois dans ce milieu.
Or, la blockchain est immuable et un véritable outil de confiance. Ce qui permet de pouvoir mettre en place des collaborations saines et vertueuses.
D’autre part, je vivais de spectacles que je programmais. Il y a eu les confinements à répétition, et j’ai perdu une grosse partie de mes revenus. J’ai eu pas mal de temps pour réfléchir à comment allier les secteurs dans lesquels j’évoluais avec la blockchain alors j’ai décidé de créer ACE Good.
Peux-tu nous parler d’Ace Good ?
Cela part d’un constat simple : 100% des projets artistiques ont des besoin de financement mais peu d’entre eux arrivent à être financés.
L’objectif est de créer des modèles décentralisés et collaboratifs via des levée de fonds tokénisées.
Ces nouveaux modèles collaboratifs permettent justement d’inverser les rapports de force entre artistes et maisons de disque ou artistes et producteurs.
En tokénisant les chiffres d’affaires futurs des projets artistiques, on permet à tout le monde de contribuer au financement des œuvres artistiques
Donc c’est du win-win : les artistes financent leur projet, les fans deviennent producteurs associés et les gros producteurs peuvent soutenir des projets en prenant beaucoup moins de risques.
Peux-tu nous raconter l’histoire du film ATOMAN ?
Le film est financé à 88% par Casablanca Pictures et le Centre Cinématographique Marocain. Le Super héros ATOMAN est incarné par LARTISTE qui cumule plus d’1 milliard de vues sur Youtube.
C’est le premier film co-financé par la blockchain car plus de 12% du budget est accessible en tokens.
Concrètement, les personnes qui achètent des tokens deviennent contributeurs et producteurs associés du film via un contrat de cession de revenus futurs.
Pourquoi avoir créé ce film ?
Il y a 2 raisons : d’un, le réalisateur est belgo-marocain. Il est sur Bruxelles et avait vraiment envie de proposer un modèle différent de héros, et représentatif de son pays en montrant que n’importe quelle personne ordinaire peut devenir une personne extraordinaire.
Deuzio, c’est le premier super héros arabe : ça sort des standards de « grand pattern » que l’on connaît.
Comment envisages-tu la place de la blockchain dans l’industrie artistique d’ici 5 ans ?
Les cas d’usage vont se multiplier.
Pour le film Atoman, on va travailler avec Metacard pour vendre des NFT qui donneront droit à des goodies, un accès à des scènes du film, par exemple.
On va avoir aussi une plus grosse captation des flux monétaires dans la blockchain.
A terme, on va avoir un système de ticketing blockchain qui va se faire dans des salles de cinéma. Cela sera rendu possible car les smart contrat seront directement intégrés au sein des billets, sans même que les utilisateurs le sachent.
Il est plus facile de faire des smart contract avec des cryptos qu’avec des monnaies fiat, notamment pour la redistribution des revenus. Actuellement, on est sur du fiat mais je ne serai pas surpris que l’adoption des cryptos arrive plus rapidement que prévu.
A ton avis, comment démocratiser ces nouveaux usages numériques et les rendre accessibles au plus grand nombre ?
La question n’est pas d’ordre technologique mais plutôt au niveau des besoins. Qu’est ce qui va faire qu’une techno va être utilisée ? J’ai un Iphone 13 je ne connais pas toutes les technos qu’il y a dedans, par contre je connais les fonctionnalités et c’est ça qui m’intéresse.
Les techs diront « ce téléphone à 512GO de stockage », le responsable marketing dira « vous pouvez stocker 5000 vidéos dans votre téléphone » (…). Chez ACE Good, on axe et le discours et la direction sur la fonctionnalité et non sur la tech.
A partir du moment où la blockchain va apporter des cas d’usage et répondre à des besoins, alors les gens l’adopteront, sans même s’en rendre compte.
Que dis-tu des critiques vis-à-vis du web 3 ?
Je n’ai pas pour habitude de répondre aux critiques car souvent les critiquent proviennent de personnes incapables de faire ce que vous avez fait.
Je remarque qu’en 2022, des marques telles que Lacoste, Disney, Porsche ou encore Carrefour se sont lancées dans le web 3.
La blockchain est déjà là, les gens ne le savent pas.
A mon sens, il faut aussi arriver à dissocier le marché des cryptos et l’utilisation de la blockchain et, plus largement, du web 3.
Quand Starbucks créé une carte de fidélité en NFT, l’enseigne s’en fiche d’être en bear ou bull market, c’est juste un outil pour les clients.
En clair : si vous n’utilisez pas la blockchain, vos concurrent le feront.
As-tu un message à faire passer ?
On est sur un modèle collaboratif qui est là pour les artistes, et est créé par les artistes.
Si ce modèle vous parle, rejoignez-nous !
On passe aux questions POP : quel est ton bouquin de chevet ?
En ce moment, je lis Power, les 48 lois du pouvoir de Robert Green qui explique les rapports de domination et qui nous invite à essayer de comprendre les mécanismes du pouvoir afin de les tirer à notre avantage sans manipuler les gens. Il y a toujours moyen de tirer un avantage même dans une situation négative.
J’aime aussi beaucoup l’éloge du conflit de Miguel Benasayag et Angélique Del Rey : dans la vie, rien n’est tout noir ou tout blanc. Beaucoup de personnes fuient le conflit car ils le confondent avec le mot affrontement alors que le conflit est un débat, quelque chose qui s’anime entre les êtres.
C’est très important de pouvoir s’adapter. Et ces deux livres nous permettent de comprendre comment nous adapter de façon pacifique.
Ta série crush ?
Wu Tang, an American saga.
Un film culte ?
La haine : il y a tout dedans. Déjà, l’angle est très intelligent et j’aime aussi la forme, la façon dont s’est filmé en noir et blanc. Et puis, c’est le premier film où il y avait du rap ; la BO est folle !