31/01/2023

Mehdi Labbani

Directeur Général Europe B4B Labs

Mehdi Labbani

✍️ Alex

👀 Mes articles

🖖Cher Wagmi Gang,

Au programme du jour, le portrait de Mehdi Labbani, Directeur Général Europe B4B Labs. 

Mehdi est avant tout un homme de son époque : curieux, humble, ouvert sur le monde et ses technologies. Mehdi a soif d’apprentissages et d’échanges afin de toujours mieux comprendre les enjeux et évolutions sociétales, notamment sur le plan numérique.

Après des études brillantes réalisées en Algérie, Mehdi continue son parcours en France et évolue en tant qu’ingénieur. Cet assoiffé de connaissances ne s’arrête pas là, et décide de réaliser deux autres Masters pour parfaire ses compétences techniques.

C’est donc doté de trois masters en poche, et en continuant de se former, que Mehdi se tourne naturellement vers la blockchain et ces nouveaux cas d’usages qui en résultent. Cet entrepreneur accompagne également des entreprises (toutes industries confondues) dans leur transition technologique.

Pour y voir plus clair sur le web 3, et t’ouvrir également les chakras de réflexion, nous t’invitons à consulter ce nouveau portrait d’un Wagmi Doer passionné !

Bonjour Mehdi, pourrais-tu s’il te plaît présenter ?

Bonjour Alex, tout d’abord je tiens à te remercier pour cet entretien, et cette tribune.

Pour te répondre, je suis né à Constantine. J’ai réalisé ma formation en Algérie, où je suis resté jusqu’au Bac ; j’ai été major de promotion et ai obtenu une bourse du gouvernement algérien  pour poursuivre mes études supérieures en France.

En 1993, je rejoins EPITA ; l'école des ingénieurs en intelligence informatiques.

À l’époque c’était l’ère du web 1 avec la prépondérance de métiers qui faisaient notamment ceux liés aux systèmes et réseaux télécoms. Il fallait alors être classé parmi les meilleurs.

Avec l'internet, le web 1, le flux d’information est descendant. Les langages de programmation étaient C, C++, ADA, LISP, sous environnement UNIX. Si certains de ces langages ne sont plus utilisés, la formation a été précieuse dans sa partie algorithmique, ce qui permet de passer plus facilement à d’autres langages.

D’ailleurs on a assisté par la suite à la révolution HTML, JAVA, et une explosion des agences de création des sites internet. Pour ma part  j’ai décidé de me lancer dans le conseil auprès des SSII notamment, avec des missions en lien avec des grands groupes de référence dans les systèmes et réseaux : comme Alcatel, Sony Ericsson, Cisco (…).

J’ai aimé mon métier et j’ai rapidement décidé de développer des compétences transversales : gestion de projet, mais aussi en marketing, stratégie d’entreprise, développement commercial. En tant qu’ingénieur, on nous reprochait de ne pas savoir nous vendre et on cherchait déjà des profils à double compétence : maîtrise du business et des aspects techniques. C’est donc naturellement que je me suis orienté dans cette direction.

C’est la raison pour laquelle, dès 1996, je réalise un Master à la Sorbonne en management d’entreprises et économie de gestion, un autre plus tard en finance d’entreprise au CNAM. Cela m’a permis de savoir gérer des projets, structurer leurs faisabilités, et sans oublier  le management des équipes. 

En parallèle, j’avais des passions que j’avais envie d’entretenir tout en développant mes activités autour de la technique, des modèles mathématiques, statistiques, et management de projet avec la méthode agile et Scrum master, auquel j’étais référent formateur des chefs de projets.

Qu’est ce qui t’a poussé à t’intéresser au Web 3 ? Et pourquoi ?

J’ai travaillé dans le web 1, et j’ai contribué par mes différentes missions à bâtir les ponts du web 2. J’ai vécu les « hype » entre web 1 et web 2, j’ai participé aux développements des ventes de Pocket PC Compaq; à l’époque, on prédisait déjà l’arrivée du smartphone et ses nombreuses fonctionnalités et utilités, un rêve d’avoir l’internet dans la main, qui s’est concrétisée enfin quelques années plus tard avec la sortie du premier iPhone qui a été une belle révolution.

Ma passion pour la cryptographie et les maths, mes formations initiales en réseaux, en systèmes économiques et de paiements, m’ont progressivement poussé vers la blockchain. J’y suis entré par la petite fenêtre des systèmes de paiements.

Le tournant a vraiment été mon expérience chez PPR, avec la filiale  Surcouf où j’ai été responsable de la division  New-Tech, sans oublier ma mission de ventes d’ordinateurs portables: j’avais des records de ventes, parfois je faisais plus de 50 000 € de chiffres d’affaires par jour. Progressivement, je suis devenu « head of sales. », je formais les champions de vente à faire des ventes associant la carte de financement et extension de garantie, toujours dans la recherche de la satisfaction des clients. J’ai quitté l’entreprise avant sa faillite.

En 2013, j’ai créé une start up Blockchain dans le cadastre en Algérie ; ce projet a été avorté pour une incompréhension de certains responsables locaux.

J’ai continué dans le consulting fonctionnel, en gestion de projet, formateur des chefs de projets de la méthode agile et scrum master. Consultant en stratégie pour les marques , j’ai consolidé mon parcours dans la blockchain via les moyens de paiements, avec mon adhésion à l’AFTE «  Association française des Trésoriers d’Entreprises », ou ma participation à diverses commissions bancaires, et d’autres en lien avec la gestion du BFR « Besoin de fonds de Roulement », des cas pratiques qui ont nourri mes connaissances économiques et financières.

Rapidement, je me suis rendu compte que la blockchain permettait la transparence et la possibilité de travailler en totale autonomie.

En été 2020, j’ai intégré l’équipe de la formation de chef de projet Blockchain au sein de l’école Alyra, une expérience très riche, avec l’activité de mentor pour leurs apprenants, ce qui m’a ouvert l’accès à de nombreux projets web 3 qui se lancent.

Mon aspiration de fond, définir des uses cases pour les entreprises, de participer à des projets concrets tout en aidant les gens.

Concrètement, ce qui permet d’aider les personnes dans le Web 3, c’est la proposition de valeur ainsi que la maîtrise des données. Or, aujourd’hui, il y a de plus en plus de projets intéressants, à forte valeur ajoutée que par le passé, et tant mieux !

Peux-tu nous raconter ce qu’est B4Blabs et sa mission ?

C’est le côté utopiste qui me pousse ; je reste dans l’ombre, je « build » (construit), j’aide les entreprises à exister, j’aimerais aussi aider les femmes à s’imposer davantage dans le milieu de la technique.

Je souhaite accompagner les entreprises françaises dans leurs transformations numériques.

Il faut absolument que les « early adopters » ne restent pas entre eux, mais s’ouvrent à toutes les entreprises qui souhaitent se lancer dans le Web 3.

Ces dernières vont d’ailleurs progressivement basculer dans le web 3, de façon graduelle. Un process qui courra jusqu’en 2030. Beaucoup d’entreprises se cherchent encore et ne savent pas vraiment comment communiquer et dans quelle direction aller.

Selon toi, qu’est-ce qui permet de pousser l’adoption de masse ?

À mon sens il y a 3 facteurs qui peuvent aider à l’adoption de masse.

  1. Des interlocuteurs pédagogues

Qui peuvent faciliter les concepts.

  1. Des interactions business 

Aider les entreprises à comprendre le contexte et l’utilité des cryptes.

  1. Une simplification de l’usage grâce aux juristes et fiscalistes

C’est la première fois qu’une révolution numérique place au cœur les réglementations, car il est essentiel d’avancer correctement.

Il faut également l’intervention de personnes / d’organismes / de structures apaisantes dans leurs discours pour négocier avec les banques, les institutions (…).

Et donc, ne pas être ni devenir, un bitcoin maximaliste agressif, il faut tendre la main au dialogue, échanger, et surtout être patient : les banques savent que les cryptos sont un moyen de paiement solide, mais elles ont actuellement le monopole. Donc avoir une approche « ronde », unie, afin de pouvoir aider cet écosystème à faire évoluer son mode de pensée et son système de manière plus globale.

De mon côté, je travaille en partenariat avec un bon nombre d’institutions, comme Finance Innovation, pour organiser des tables rondes afin de tendre la main au monde traditionnel et l’accompagner dans ses transformations de fond.

En quoi la blockchain peut révolutionner le monde des entreprises ? Peux-tu stp nous partager des exemples concrets ?

Bien sûr.

La blockchain évite les scandales grâce à un système de désintermédiation, de transparence, et de traçabilité, et ce, sur tous les plans : santé, alimentaire, matières premières (…).

Si l’on prend quelques cas d’usages précis :

-          Le cas du cadastre

Pour les successions notamment : la blockchain résout les problèmes de conflits puisque tout y est inscrit.

-          Les rôles de gouvernance

La blockchain permet de donner des rôles dans la gouvernance avec les DAO que l’on pourrait appliquer aux syndics de propriété par exemple.

 

-           La tokenisation immobilière

Offre un accès à toutes et tous à l’immobilier ; je peux devenir propriétaire sans avoir trop de moyens.

-           La tokenisation financière

Offre un accès à un bon nombre de titres financiers non liquide, et permet aux acteurs financiers et bancaires  de réaliser la commercialisation, avec une transparence, et avec le respect de la réglementation .

-           Le Trade Finance ou le commerce international

Le commerce international est un bon client de la blockchain, si certains projets se construisent en collaboration avec les banques, la communication autour de ce sujet est assez discrète, avec un potentiel énorme .

 

Je dis toujours aux entrepreneurs qui viennent me voir : essayez d’abord de savoir quel est le problème que vous devez résoudre et observez le marché.

Deuxième chose : est-ce que vous avez un service autour de vous que vous souhaitez améliorer (assurance avec les smart contrats par exemple) ?

Etc..

A échelle de 5 ans, comment vois-tu la place de la blockchain dans le monde des entreprises ? Et dans la vie des gens ?

Si le législateur ne met pas en place des réglementations qui pénalisent certaines entreprises, ma vision des choses c’est que l’on pourra arriver à une adoption plus massive.

Dans 5 ans, la blockchain sera une technologie de masse et non de rupture et elle sera appliquée sans que les gens s’en aperçoivent.

Il y aura de plus en plus d’entreprises qui auront des blockchains publiques, une augmentation significative de personnes qui posséderont des crypto-au-delà d’un simple usage spéculatif, des projets qui auront une politique de levée de fonds en tokenisation.

Je pense également que la part des cryptos dans la trésorerie d’entreprise va augmenter et la blockchain va faciliter tout ça.

Et surtout, il y aura de moins en moins de projets inutiles.

Que dis-tu des critiques vis-à-vis du Web 3 ?

L’histoire se répète. Dans mon parcours professionnel, j’ai été confronté à énormément de « hype » et beaucoup de projets professionnels qui éprouvaient initialement une certaine méfiance envers internet. Rappelez-vous de la méfiance qu’on ressentait sur la démocratisation de paiement côté sites marchands. Et regardez où nous en sommes aujourd’hui.

Il est essentiel de savoir écouter les critiques sans aucune méprise, mais il faut aussi savoir échanger.

Il faut se rappeler des débuts d’internet il y a 20 ans, et comment est-on arrivé à démocratiser internet sur le téléphone.

Lorsque les gens ont été interrogés pour l’utilité du SMS sur le téléphone, les gens ont jugé cela inutile, mais l’usage par la suite a démontré un réel engouement, par exemple en France  le volume des échanges en SMS pour l’année 2016 a dépassé 184 milliards de textos envoyés.

Dans 5 ans, on aura le recul nécessaire, et les gens se rendront compte que c’est utile.

Je recommande d’être ouvert d’esprit, d’assister à des tables rondes, des événements.

Enfin, ce qui permet de bouleverser l’adoption, par exemple avec le métavers, c’est aussi la démocratisation du matériel : casque, accessibilité, coût, et des cas d’usage qui incitent réellement notre connexion.

Notre objectif chez Wagmi Trends c’est de démocratiser le Web 3 et de décrypter cette révolution numérique : penses-tu que cela soit possible auprès de tous ?

C’est un peu ce que Che Guevara avait pour citation : «  soyons réalistes, exigeons l’impossible », et ma réponse à ta question : c’est possible, mais il faut absolument savoir à qui on s’adresse en priorité et quelle est la teneur du message que l’on souhaite véhiculer.

On passe aux questions POP : quel est ton livre de chevet ?

C’est l’Alchimiste de Coelho : travailler sur sa légende personnelle, créer son histoire, se voir dans le héros de son roman.

Je lis beaucoup de livres, des romans ou davantage utilitaires. J’aspire à comprendre mon environnement, écouter les gens, apprendre, sans cesse.

J’aime lire aussi des livres de pédagogie, de stratégie, de marketing, de développement personnel, et bien sûr la presse.

Quelques exemples de mes récentes lectures :

  • Les profils émotionnels  du Pr Richard Davidson
  • Inébranlable de Tony Robbins
  • L’histoire d’Apple 45 ans d’innovations de Nicolas Sabatier 
  • Bitcoin et cryptomonnaies faciles de Claire Balva et Alexandre Stachtchencko  

Ton ou tes Film(s) culte(s) ?

  • Le Grand Bleu
  • Seul au monde : le côté seul au monde m’a touché. Ce film montre aussi la façon dont on peut gérer ses émotions.
  •  Le parrain, sans faire une apologie à la violence
  • La saga du seigneur des anneaux 
  • Gladiator
  • Forrest Gump

Enfin, ta playlist ?

  • Musique orientale  “Cheb Khaled, Soolking ”
    • Coldplay
  • Maroon 5
  • Era 
  • Musique classique, Mozart, Beethoven pour me détendre

 

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