Sebastian Orellano
Founder @POAP.fr
L’équipe de WagmiTrends a fait la connaissance du talentueux Sebastian Orellano. Argentin d’origine, cet ancien ingénieur de Centrale a créé POAP en France.
Rapide update pour toi cher-e WagmiSta. POAP est l’acronyme de Proof Of Attendance Protocol ou “protocole de preuve de participation”. Un POAP est généralement un NFT accordé à un groupe de personnes afin de prouver leur participation à un événement ou à une activité en communauté.
Posé, réfléchi et pédagogue, Sebastian nous partage les enjeux du POAP et sa vision de cette innovation technologique.
Quelle est l’utilité du POAP ? En quoi le POAP va-t-il bouleverser le mode de fonctionnement des entreprises, du grand public ?
Sebastian, DOER du Web 3, nous explique tout, simplement – et sans simplisme !
Bonne lecture cher-e Wagmista !
Bonjour Sebastian, pourrais-tu stp te présenter ?
Je viens d’Argentine, je suis ingénieur et suis venu en France il y a 11 ans où j’ai étudié à Central Paris.
Puis, j’ai travaillé dans le luxe : chez Dior en innovation produits, je suis passé par l’Oréal et j’ai fait des projets avec Chanel.
En parallèle, j’avais des projets dans le digital en tant qu’entrepreneur.
Qu’est ce qui t’a conduit dans le Web 3 ?
En 2016, j’ai commencé à m’intéresser aux cryptos. Les nouvelles technologies m’ont toujours intéressé.
Je me suis mis à fond sur le sujet du Web 3 ; tout ce que je pouvais trouver comme info pour comprendre, me former.
Avant de parler de ton projet, peux-tu nous raconter plus précisément et concrètement ce qu’est le POAP : pourquoi ont-ils été créés ? Pourquoi collecter des POAP (…) ?
Durant les premiers événements cryptos, il y avait pas mal d’innovations qui étaient testées pour comprendre l’utilité de tout ça. En 2018, il y a eu un premier projet qui a eu l’idée d’offrir des NFT après la participation à un événement.
L’idée derrière ça, c’était de savoir qui était présent-e lors de l’événement.
C’est comme les stickers que les entrepreneurs collent sur leur Mac mais désormais, qui sont transformés en NFT.
Le POAP c’est donc la preuve de ta présence à un événement et c’est aussi l’idée de créer une communauté : qui s’est déplacée, qui a vécu un moment commun.
Le protocole POAP a été fondé pour faciliter cette création et cette distribution de NFT.
Le POAP a une utilité principale : savoir qu’on est présent à un événement. C’est également un souvenir dans le digital.
Raconte-nous le projet POAP.fr : genèse, vision, objectifs ?
J’ai connu le fondateur du protocole POAP, Patricio, qui est argentin et vit toujours en Argentine. Je travaille aujourd’hui avec deux associés qui viennent aussi d’Argentine.
On a décidé il y a quelques mois d’ouvrir un studio POAP qui travaillerait sur le protocole en Europe. Historiquement, l’équipe est plutôt technique. Son rôle ? Garantir le bon fonctionnement de la plateforme.
POAP France a été créé pour développer les interactions avec les clients. On échange avec des marques qui veulent une stratégie pour engager leurs publics / consommateurs dans le Web 3.
Le POAP c’est un peu comme le CRM version Web 3. Notre objectif ? Vulgariser et ramener dans le monde mainstream cette plateforme. On commence par Paris pour l’Europe. A Paris, il y a un grand mouvement Web 3, et une belle communauté à créer.
Nous commençons à rentrer dans les événements mainstream et standardiser la plateforme : webinars, metaverse ou offline. Ça peut servir aux marques comme outil de marketing et d’engagement.
A terme, le wallet va devenir l’identité de quelqu’un-e, un profil ; l’info est publique mais anonyme, et les marques peuvent l’utiliser.
Avec quelle typologie de clients travailles-tu ?
On travaille déjà avec le secteur du luxe. Ça fait sens de distribuer cette preuve de présence dans cette industrie exclusive. Le POAP grave dans le digital un moment unique, et c’est également une façon d’appartenir à une communauté exclusive.
On a utilisé le POAP pour un Vivatech édition 2022. Ou encore dans l’industrie musicale, pour les concerts par exemple, avec un système de ticketting entre label/manager/ et le public.
Le label ou l’artiste n’a pas forcément de contact avec les gens qui étaient dans le concert. Distribuer ces NFT pourraient du coup offrir ce premier contact ; ensuite, c’est plus simple d’identifier les wallets des personnes qui ont été présentes au concert.
Le POAP c’est un vrai défi technique car il y a beaucoup de monde à adresser. Si on reprend l’exemple d’un concert, on scanne en même temps des centaines voir des milliers de billets.
C’est pourquoi, il est vraiment nécessaire de vulgariser pourquoi on le fait. En l’occurence, pour appartenir à la communauté de l’artiste, si on reprend l’exemple du concert.
Côté Web 3, on travaille avec Ledger et Sandbox qui ont bien compris le fonctionnement de cette plateforme, et qui peuvent directement l’utiliser dans leur propre monde virtuel ou wallet.
L’idéologie du Web 3 c’est de s’affranchir du GAFAM (et de la collecte des données) ; du coup est-ce que le POAP n’est pas une nouvelle forme de la collecte de la data mais version Web 3 ?
Oui et non ce n’est pas vraiment de la collecte de la donnée.
Il y a une liste de wallets qui comprend des NFT mais c’est comme lire la blockchain : ça reste anonyme et public. Il faut surtout faire attention à ne pas publier son wallet avec son mail à côté ! C’est comme donner son compte bancaire et montrer ce qu’on a dedans.
Beaucoup de personnes souhaitent aussi appartenir à une communauté (Cf Adidas).
A ton avis, les POAP dans 5 ans, ça ressemblera à quoi ?
Bonne question. Au début, c’est une preuve de présence.
Je pense que ça va évoluer plutôt à toutes les activités qui souhaitent créer une communauté autour de quelque chose.
Nous, on a des règles claires de ce protocole. Il y a même une équipe “curation team” qui valide les POAP créés.
Les POAP peuvent évoluer vers la participation soit avec l’achat en commun de certains produits, soit vers l’appartenance à un groupe d’intérêts communs, et/ou comme outil d’interactions sociales selon les intérêts partagés (puisque l’info est publique).
Jusqu’à présent les POAP jouaient un rôle de preuve de présence mais certains envisagent un avenir où les POAP joueront un rôle beaucoup plus important dans l’écosystème Blockchain : qu’en penses-tu ?
POAP aujourd’hui c’est gratuit, rapide, ça a une utilité. Le fondateur d’Ethereum parle de POAP en disant que c’est l’un des projets les plus intéressants du Web 3.
Je pense que ça peut devenir quelque chose de standard.
Aujourd’hui, les gens demandent s’il y a un POAP. Comme ils ont leur wallet, c’est inné et naturel pour eux de demander des POAP.
Notre objectif chez WagmiTrends c’est de démocratiser le Web 3 et de décrypter cette révolution numérique : penses-tu que cela soit possible auprès de toutes et de tous ?
Oui c’est possible auprès de toutes celles et ceux qui veulent apprendre.
Même s’il y a une mini volonté sur le mode “je ne sais pas ce que c’est” ou “on va voir”.
Aujourd’hui, il y a beaucoup d’informations : il faut éduquer autour de la technologie NFT, et prouver son utilité.
Peux tu nous partager ta playlist ?
Ton livre de chevet ?
100 años de soledad de Gabriel Garcia Marquez.