11/12/2022

William Bailey

Co-fondateur et CEO de Bolero Music

William Bailey
“On place un label décentralisé dans la poche des fans pour les transformer en partenaires. Ce nouveau marché va redéfinir la manière dont on vit et consomme la musique.”
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✍️ Alex

👀 Mes articles

Nous avons fait la connaissance de William, un jeune entrepreneur franco-britannique qui a lâché sa première expérience professionnelle pour révolutionner l’industrie musicale.

Passionné de musique et d’art, c’est en 2020 que William lance Bolero Music avec comme ambition de devenir l’appli number 1 de musique que tous les utilisateurs de streaming auront sur leur téléphone.

Regroupant déjà plus de 5 000 utilisateurs et 35 artistes, l’équipe de Wagmi Trends a pu échanger avec le cofondateur de Bolero Music sur les enjeux du web 3 qui révolutionnent les perspectives de l’industrie musicale aussi bien pour les artistes eux-mêmes que pour leurs communautés.

Tu découvriras également les recommandations littéraires, audiovisuelles et bien sûr musicales de William.

Bonne lecture de nouveau Wagmi Doer passionné !

Bonjour William, pourrais-tu s’il te plaît présenter ?

Je suis William Bailey, j’ai 25 ans et suis franco-britannique. Je suis né et j’ai grandi à Paris.

J’ai une culture mixte. Mes parents ont toujours été passionnés de musique et d’art et m’ont baigné dedans, au point que cela a finalement orienté ma vie professionnelle.

J’ai commencé à travailler très tôt, j’ai d’abord réalisé une licence de business management en alternance.

La première étape de mon parcours professionnel s’est déroulée chez Smartly.ai en tant que Product Manager ; j’y suis resté presque 4 ans. En étant l’employé N°6, j’ai beaucoup appris sur le plan entrepreneurial.

En parallèle, j’ai réalisé le master Innovation et Management des Technologies à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Qu’est ce qui t’a poussé à t’intéresser au web 3 ? Et pourquoi ?

Mon premier coup de cœur web 3 a clairement été pour Ethereum.

Quand j’ai découvert le protocole et son fonctionnement en 2017, au-delà de l’ETH, j’ai tout de suite pensé que cela apporterait un changement sans précédent sur l’économie des applicatifs. Un peu comme un nouvel iOS ou Android qui proposerait des milliers de nouveaux cas d’usages d’un point de vue consommateur ou business.

J’ai poursuivi mes recherches pendant plusieurs mois, et ai finalement rédigé un mémoire sur les enjeux de la tokenisation pour l’économie de partage.

Durant le premier confinement, j’ai passé beaucoup de temps à comprendre la finance décentralisée et ses cas d’usages concrets. Tout a changé pour moi à l’été 2020, aussi connu sous le nom de « Defi Summer. »

En parallèle de ce nouveau centre d’intérêt, je suis allé plus loin que ma simple passion pour la musique en appréhendant davantage le fonctionnement de l’industrie musicale. Grâce à quelques amis sur la scène rap et électro, j’ai pu vivre leur exposition aux problématiques de revenus.

Été 2020, j’ai donc décidé de connecter ces deux mondes, avec la volonté de « tokeniser » les artistes ainsi que leurs œuvres afin de leur permettre de bénéficier de nouveaux revenus. Je décide de démissionner en septembre 2020 pour me lancer à 100% dans cette idée.

A l’automne 2020, je suis passé par Le Wagon pour apprendre les bases et la méthodologie du développement web. J’y ai rencontré Arthur Amont, co-fondateur et CTO de Bolero Music.

Nous avons passé 3 mois à développer une première version test de ce que deviendra Bolero, à savoir une plateforme permettant d’investir dans la carrière des artistes.

Bolero Music : pourquoi ce nom ?

Pour plusieurs raisons.

Tout d’abord c’est évidemment un symbole culturel : le Bolero de Ravel est une œuvre musicale française connue dans le monde entier. Cela reflète notre ambition de devenir un acteur français à échelle internationale.

Nous trouvions également que le nom Bolero est efficace et simple à retenir car il est constitué de 3 voyelles et 3 consonnes, et se prononce de la même manière dans toutes les langues.

Peux-tu nous raconter Bolero Music : la genèse, vision, objectifs ?

Arthur et moi pensons que l’on peut résoudre une bonne partie des problématiques de l’industrie musicale en replaçant le fan et/ou le consommateur de musique au centre de la chaîne de valeur.

Aujourd’hui, les consommateurs de musique sont placés tout au bout de la chaîne.

Notre objectif est de transformer tous les fans de musique en partenaires et de créer un nouveau marché autour de la musique qui va redéfinir la manière dont on l’apprécie et dont on la consomme.

Bolero Music est avant tout un outil, une plateforme qui vient compléter les dispositifs existants pour réinventer la relation artiste/fan.

Notre ambition : devenir la plateforme sociale d’investissement musical la plus utilisée au monde.

Combien avez-vous d’artistes sur la plateforme ?

Nous avons actuellement 35 artistes établis et en développement dans le catalogue.

Nous nous imposons de mettre en place une curation. 

Presque 600 artistes ont demandé à créer et distribuer leurs actifs digitaux sur Bolero, soit on les sort plus tard, soit on attend qu’ils développent leur carrière.

Notre département Musique est experte dans la détection de talents, elle s’assure que les artistes qui sont sur la plateforme ont un vrai potentiel ou un profond intérêt pour fidéliser leur fan base. Ça nous aide à fournir une vraie expérience de découverte.

Un autre sujet nous tient à cœur : la protection de nos utilisateurs. On ne veut pas que de faux artistes créent de faux tokens.

On veut créer une véritable communauté, basée sur des fondements technologiques et créatifs solides.

Combien avez-vous d’utilisateurs ?

Plus de 5 000 sur la plateforme.

Bolero Music dans 5 ans ça ressemble à quoi ?

C’est l’appli de musique que tous les utilisateurs des plateformes de streaming auront sur leur téléphone.

Comment envisages-tu l’évolution de la consommation de la musique dans la vie des gens d’ici 5 ans ? Et dans celle des artistes ?

La première tendance que l’on observe depuis 2 ans environ et qui va être renforcée par le web 3, est que les marchés musicaux locaux sont de plus en plus forts puisque l’industrie est de moins en moins standardisée.

A l’époque, nos parents avaient une vingtaine de disques et s’attachaient à la dizaine d’artistes que les majors poussaient. Étant donné qu’on a désormais accès à énormément d’artistes sur internet, on a de plus grandes chances de découvrir de nouveaux talents. Les marchés sont maintenant “drivés” par la demande.

La deuxième tendance un peu moins cool : les sons sont de plus en plus courts et conditionnés pour le streaming. Il y a moins d'albums concepts, de pistes de plus de 4 minutes…

Les gens vont consommer de la musique comme du fast food ; on se prend de passion pour un artiste de manière aussi intense qu’éphémère, on parle même de « musique snacking. » C’est une consommation plus rapide et sans attachement portée notamment par la nouvelle génération.

Mais je suis persuadé que le web 3.0 va redonner de la valeur à la musique, celle que les artistes et producteurs méritent.

Que dis-tu des critiques à l’encontre du Web 3 ?

Lesquelles ? Il y en a beaucoup!

Peu importe la nature de la critique, il faut prendre du recul et se rappeler que les gens ont toujours peur en réaction de ce qu’ils ne comprennent pas.

 

Les critiques font partie du « game » : quand tu fais des choses qui déstabilisent des modèles en place mais qui ont du sens, ça dérange. Plus on a de débats, plus on a des avis qui s’opposent, plus c’est intéressant.

Maintenant on a une responsabilité : à nous de prendre le temps d’éduquer, et d’entendre les avis contraires. On a été trop laxistes sur la qualité des projets et sur la tentation de spéculer lors de la dernière bulle et je pense que c’est notre responsabilité en tant que « builders » du web 3 de faire attention à qui l’on attribue de la notoriété, et de financer et soutenir des projets qui ont du sens.

Si l’on veut rassembler, il faut également se serrer les coudes. En France ça va, on est plutôt bienveillant.

Je suis d’ailleurs très fier de notre écosystème français, qui est, de mon point de vue, l’écosystème le plus puissant et authentique, de par la qualité de ses talents et de ses projets.

As-tu un message à faire passer ?

N’oubliez pas que le web 3 est un outil et non un produit.

Servez-vous de vos passions et de vos centres d’intérêts pour évangéliser ce nouvel outil, et surtout, ne le présentez pas comme la finalité de votre proposition de valeur, sinon les gens ne vous suivront pas dans vos ambitions.

Notre objectif chez WagmiTrends c’est de démocratiser le Web 3 et de décrypter cette révolution numérique : penses-tu que cela soit possible auprès de tous ?

Non ce n’est pas possible auprès de tout le monde.

Je pense que celles et ceux qui sont les plus à même d’adopter le web 3 ne doivent pas se rendre compte qu’ils l’utilisent.

La réalité c’est que les gens veulent vivre des expériences fluides et simples initiées par le web 2. Il faut faire oublier qu’il y a un composant web 3.

Enfin, je pense qu’il vaut mieux avoir une communauté réduite mais ultra engagée qu’une large communauté peu ou pas engagée.

On passe aux questions POP : quel est ton bouquin de chevet ?

En ce moment c’est Le Pouvoir du Moment Présent d’Eckhart Tolle.

Ton ou tes Film(s) culte(s) ?

Beaucoup : j’adore le cinéma !

Quelques films que je peux citer : Pulp Fiction, Scarface, A la recherche du bonheur, La Ligne Verte, Rencontre avec Joe Black ou même Into The Wild.

Ta série crush ?

Pour mieux comprendre le fonctionnement de l’industrie musicale tout en étant diverti, je recommande vivement The Defiant Ones sur Netflix.

Cette série m’a beaucoup marqué à sa sortie. Elle est très inspirante grâce à Jimmy Iovine, Dr.Dre, et permet de comprendre la façon dont on est passé de l’industrie musicale des années 60 à celle d’aujourd’hui.

Ta playlist ?

J’écoute tellement de genres qui n’ont rien à voir.

Dernièrement, j’ai beaucoup joué le dernier projet de Fred Again, de Topaz Jones et good kid m.A.A.d city de Kendrick Lamar.

Allez écouter Ben plg et So La Lune d’ailleurs, deux pépites du rap français qui sont sur Bolero !

Allez si je dois citer quelques titres, ce serait ...

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