Teresa Manzo
Quand la mode rencontre l'art numérique
Bienvenue dans cette nouvelle interview du format KYA que nous avons créé avec Justine Vilgrain et Patricia Gloum, les cofondatrices de Braw Haus.
Cette semaine, nous avons le plaisir de t'inviter à découvrir l'univers créatif de Teresa Manzo, une artiste numérique basée à Naples. Passionnée par la mode et le design, Teresa s'est spécialisée dans la création de vêtements et d'objets en 3D.
Dans cette interview, tu pourras en apprendre davantage sur son parcours artistique, sa vision de l'art numérique et son expérience de collaboration avec Gucci.
Alors, installe-toi confortablement et laisse-toi inspirer par cette artiste passionnée et talentueuse.
Bonjour Teresa, peux-tu te présenter ?
Bien sûr, et merci pour la tribune ! Je suis Teresa Manzo, née et installée à Naples, une ville à laquelle je suis très attachée sur le plan émotionnel. Je fais principalement de l'art numérique en 3D axé sur les vêtements et le design de mode numérique.
Penses-tu que ton parcours a une influence sur ton travail ?
Mon parcours a toujours été soutenu par le besoin de m'exprimer que j'avais depuis mon enfance. Au fil du temps, ce besoin a pris différentes formes, mais ma curiosité m'a rapidement conduit vers une approche numérique et ses outils sans limites ni contraintes.
Si tu devais te décrire en un mot, quel serait-il ?
Curieuse. Même si cette attitude est parfois freinée par ma timidité, la créativité m'aide à canaliser ces deux aspects en une seule force. Le sens de la confidentialité qui exprime en même temps un désir de recherche et d'expansion.
Pourquoi penses-tu que l'art numérique est important ? Qu'apporte-t-il au monde d'aujourd'hui ?
L'art en général fait partie de l'être humain, c'est une façon de transmettre la beauté qui nous appartient. L'art numérique n'est qu'un de ses nombreux langages. De nos langages. Pouvoir partager son art aujourd'hui, à tout moment, dans n'importe quel coin du monde, instantanément, est un facteur très puissant. L'art numérique rend ce passage sans friction tout en conservant une fluidité qui le rend adaptable à toute situation et circonstance. Une poignée de clics à partir des besoins et des idées de ceux qui maîtrisent les outils.
As-tu déjà rencontré des difficultés ou des obstacles en tant qu'artiste ?
Certainement. Créer est un besoin qui ne se traduit pas toujours par un état créatif productif et inspiré. J'alterne des périodes où j'ai besoin de créer un contact intime avec moi-même, de réorganiser des idées, et de longues périodes où je cherche simplement des stimuli. La phase créative n'est pas linéaire mais se concentre généralement sur la transition entre ces deux périodes. Au cours de la dernière période, j'ai perdu des êtres chers auxquels je tenais beaucoup, ce qui m'a amené à créer ces deux œuvres qui traitent du lien entre la vie et la mort. J'avais besoin de partager un processus qui se déroulait dans mon cœur.



Selon toi, comment démocratiser cette nouvelle forme d'art auprès du grand public ?
L'art numérique est déjà en soi la plus démocratique des "formes" de création. Les outils de création et d'utilisation sont littéralement dans la poche de presque tous les êtres humains. Ce qui est plus complexe mais aussi, à mon avis, plus important, c'est de démystifier sa faible valeur perçue. L'art est de l'art, qu'il s'agisse d'un fichier ou d'un bloc de marbre sculpté, et le grand public a plutôt tendance à porter des jugements de valeur sur la base de ces distinctions.



Comment as-tu commencé à travailler en tant qu'artiste numérique ? Où puises-tu l'inspiration pour ton travail ?
En étudiant d'abord l'architecture, puis le graphisme, j'ai été amené à explorer et à approcher les outils numériques. Ils sont rapidement devenus le point central de mon processus créatif. Même si je passe la plupart de mon temps sur le PC, j'essaie de trouver un équilibre entre les stimuli externes et la recherche. J'essaie de changer ma routine de temps en temps pour m'assurer que quelque chose de nouveau entre dans ma journée. La monotonie est le poison du processus créatif.



Que peux-tu nous dire de ta collaboration avec Gucci ? Qu'est-ce qui t'a le plus plu dans le fait de travailler avec une marque de mode aussi emblématique ?
Ce fut une expérience formidable de participer à la collection NFT organisée par Gucci et je suis très satisfaite des pièces que j'ai présentées pour la chambre forte. Une grande partie de mon travail est axée sur la mode et la conception de vêtements, donc tout était excitant et confortable, mais je dois admettre que c'était quand même une bonne surprise d'être approchée par une marque aussi importante.



Que penses-tu des NFT et du crypto art ? As-tu personnellement bénéficié de ce changement global dans l'industrie de l'art ?
J'ai approché les NFT peu après la pandémie. J'ai appris à connaître la technologie et son utilisation, et le processus de frappe a renforcé la relation que j'entretiens avec mes créations. J'ai redécouvert la valeur de mes idées parce que j'ai dû en évaluer soigneusement tous les aspects avant de les lier inextricablement à la blockchain. Cependant, les NFT ne constituent pas la légitimité de l'art numérique, car l'art et la créativité sont tels, indépendamment des moyens par lesquels ils sont diffusés/vendus/créés. Cependant, cela peut changer quelque chose pour le mieux (dans certains cas, c'est déjà le cas) car cela peut mettre notre monde sous les projecteurs plus souvent que par le passé.



Y a-t-il des événements intéressants à venir que tu aimerais partager avec nous ?
Rien qui ne me vienne à l'esprit pour l'instant. Je suis très heureuse de faire partie de la famille Braw Haus. Une équipe qui est très occupée avec des événements et des collaborations avec des artistes incroyablement cool. Alors, attendez-vous à de belles choses !