Yoann De Geetere
a.k.a Sumbyos

Bienvenue dans cette interview KYA [Know Your Artist], un format d'interview que nous créons avec Justine Vilgrain et Patricia Gloum, les cofondatrices de Braw Haus.
Notre objectif ? Te faire découvrir des artistes numériques, leurs inspirations et leur travail.
Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir Yoann De Geetere, également connu sous le nom d'artiste Sumbyos, un artiste numérique français basé à Montréal.
Yoann partage avec nous son parcours, ses inspirations, son processus de travail et ses réflexions sur l'importance de l'art numérique dans notre monde actuel.
Plongeons ensemble dans son univers fascinant de l'art numérique vu par Sumbyos, c’est parti !
Bonjour Yoann, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours en tant qu'artiste numérique ?
Salut ! Je m’appelle Yoann De Geetere et mon nom d’artiste c’est Sumbyos. Je suis originaire de Toulouse et j’ai grandi et fait une partie de mes études là-bas. J’ai ensuite décidé de traverser l’Atlantique et d'aménager à Montréal (Canada) pour faire mon master.
J’ai commencé à faire de la 3D un peu par hasard au début du Covid, puis c’est devenu une passion à tel point que j’ai décidé de m’y consacrer entièrement. Une reconversion totale que je ne regrette absolument pas, ça fait maintenant plus de 2 ans que je suis travailleur indépendant.
Quelles sont tes inspirations en tant qu'artiste numérique et comment tes origines ont-elles influencé ton travail ?
De manière générale, la France a un patrimoine culturel et artistique énorme que j’ai adoré explorer plus jeune et qui influence toujours ma pratique aujourd’hui. Effectivement je dirais que mes origines ont eu un impact sur qui je suis aujourd’hui au travers de mes expériences, et donc sur mon travail aujourd’hui.
J’ai eu la chance d’être élevé essentiellement par une mère formidable et je sais que ça joue un grand rôle dans la place centrale que j'attribue aux femmes dans mon art. Je sais aussi que mon parcours de vie en tant qu’homosexuel a fait de moi un fervent défenseur de l’inclusivité et de la mise en avant de la diversité.
En quoi l'art numérique est-il important selon toi et que peut-il apporter au monde d'aujourd'hui ?
L’art numérique, c’est pour moi le résultat d'années d'innovations technologiques. Et même si celles-ci peuvent nous apporter autant du bon que du mauvais, je pense que l’art numérique est un exemple d’une chose vraiment positive que l’homme a su créer.
L’art digital permet de pousser les limites de la créativité, ça offre des possibilités infinies. C’est aussi une façon de réinventer le marché de l’art en proposant des choses nouvelles plus en adéquation avec notre monde actuel.
Quel est ton processus de travail en tant qu'artiste numérique ?
Je commence toujours par une phase d’idéation et de conception. Je vais chercher des références, faire un moodboard pour avoir une meilleure idée de ce que je veux faire. Ça va me permettre d’identifier les logiciels que je vais devoir utiliser, Daz Studio s’il y a un personnage et Marvelous Designer s’il y a une tenue par exemple.
Ensuite je passe à la production avec Cinema4D en faisant une première ébauche assez grossière pour voir si je vais dans la bonne direction. Je réajuste au besoin mon idée de base pour arriver à quelque chose de plus cohérent.
À partir de là, je commence à vraiment rentrer dans le détail du visuel et de l’animation pour arriver à un premier rendu.
En général je reviens dessus un ou deux jours après, ça permet d’avoir un peu plus de recul et c’est plus facile d’identifier les choses à améliorer avant la version finale.
Quels sont les défis ou les obstacles auxquels tu as été confronté en tant qu'artiste numérique ?
En se lançant en tant qu’artiste on se confronte forcément à quelques challenges mais je dirais que le plus dur c'est les barrières psychologiques qu’on peut se créer. C’est parfois compliqué de se sentir légitime, de ne pas sans cesse se comparer à la grande quantité d’artistes exceptionnels qu’on peut voir sur les réseaux sociaux.
Même si j’ai l’impression que c’est aussi ça la vie d’artiste, savoir remettre en question son travail pour continuer d’évoluer dans sa pratique. De savoir aussi accepter que parfois on passe par des périodes ou on a pas beaucoup d’inspiration mais que ça va revenir et que c’est pas un drame.
D’un point de vue plus technique, en 3D on dispose d’une grande diversité de logiciels chacun plus intéressant les uns que les autres. Même si l’on aurait parfois envie de tous les essayer, il faut quand même savoir se focaliser sur certains pour pouvoir aller plus en profondeur. D’autant plus que chaque logiciel est en perpétuelle évolution et il faut rester à la page des nouveautés et mises à jour.
Comment les NFTs ont-ils changé le marché de l'art numérique selon toi ?
Les NFTs c’est incroyable pour les artistes numériques, c’est la possibilité de vivre de son art sur le long terme. J’ai l’impression que ça officialise et légitimise cette forme d’art, que ça lui donne enfin droit à sa propre place sur le marché de l’art mondial.
C’est très intéressant parce que ça renverse les codes du marché de l’art classique souvent assez élitiste et peu accessible. Avec les NFTs, il y en a pour tous les goûts, à tous les prix, c’est accessible à tous.
Comment penses-tu que les NFTs pourraient être davantage démocratisés auprès du grand public ?
J’ai l’impression que c’est déjà en bonne voie à l’heure actuelle, de plus en plus de marques accordent de l’importance à cette forme d’art. Ça passe aussi par les municipalités qui remarquent le potentiel d’intégrer l’art numérique dans l’espace public, à quel point ça peut être source d’interaction. C’est quand même une forme d’art ancré à la fois dans le web2 et dans le web3 donc la démocratisation est pour moi déjà là et ne cesse d’augmenter.
Quel est le mot ou le concept qui décrit le mieux ton travail d'artiste numérique ?
La symbiose. D’où j’ai tiré mon nom d’artiste Sumbyos, du grec ancien sumbiōsis (« vie en commun »).
Comment as-tu travaillé avec des marques comme Valentino et Hogan et comment cela a-t-il affecté ta carrière ?
Je trouve ça génial de pouvoir travailler avec des marques, surtout quand c’est dans une perspective collaborative. Quand une marque te choisit pour ton esthétique et qu’elle te laisse une certaine liberté artistique, ça permet de proposer des choses vraiment intéressantes !
C’est inspirant de voir une marque faire confiance à un jeune artiste, ça nous apporte de la visibilité et de la crédibilité tout en ayant un impact positif pour leur image de marque.
En plus, pour faire une publicité ça demande des budgets et des ressources énormes (mannequins, coiffeur, stylistes, équipes techniques…), alors qu’avec la 3D toutes ces ressources peuvent être condensées en une personne.
Ça peut devenir très intéressant financièrement pour certains projets.
Quelles sont tes inspirations en tant qu'artiste numérique ?
Pour moi, la symbiose est un concept qui m’inspire énormément. C’est une relation marquée par une union très étroite et très harmonieuse. Je trouve ça intéressant parce qu’on observe beaucoup ce phénomène dans la nature et on voit bien que l’homme a vraiment du mal à s’en inspirer. Un peu comme si ça relevait de l’utopie. C’est pour ça que dans mon travail, j’aime énormément replacer l’homme en symbiose avec la nature. Imaginer des mondes où tout est plus équilibré et où l’homme et la nature s’apportent mutuellement pour leur propre survie.